dimanche 9 décembre 2007

Le Je s’est perdu dans le Moi

Et le Nous peine à exister.

Le Vous et le Tu sont aux abois ;

Les Ils sont morts et enterrés.

Monde de doux égoïstes

Où chacun tempête ses émois.

Il répète «comme je suis triste !»

Il rumine « personne ne pense à moi !!»

Il crie et hurle à tue-tête ;

De son mal être, il s’est enivré.

Il pleure de rage et s’entête.

Il frappe des mains et des pieds.

Puis soudain, il s’arrête ;

Le silence s’était éraillé.

Il ouvre les yeux, baisse la tête;

C’est son enfant qu’il piétinait.


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mercredi 10 octobre 2007

Onirisme réel

La réalité et le rêve ne se rencontrent jamais. Quand elle ferme les yeux, il se lève et quand il se lève, elle disparaît. Seulement, un soir, tourmentée par ce qu’on disait d’elle, la réalité se traînait. Elle écumait les bars sans se décider à se rentrer.

Le rêve, quant à lui, commençait sa tournée ; sur le dos de son hirondelle, il visitait les ensommeillés.

Au détour d’une ruelle, ils se croisèrent ; et quand il lui sourit, ses larmes cessèrent.

Ce soir là, de mémoire d’Homme, nul ne se souvient avoir rêvé ; certes, quelques rêveries, mais, nul véritable rêve ne fut recensé. Car loin, bien loin de là, un étrange couple enfantait un petit être inoffensif mélange de sourire et de cruauté, une pâte tendre dans un écrin fossile. Parfois simple aux confins de la naïveté ; il est onirisme et réel, tous deux à la fois emmêlés.

Certains ne veulent plus y croire, certains ne vivent que pour le rencontrer, certains le perdent dans leurs déboires, certains sont morts pour ne plus y penser.

Pourtant, une chose est certaine, ô mes amis qui vous reconnaîtrez, quand vous êtes happés par la bête humaine et que l’horizon vous semble trop pollué, amarrez vous donc à vos rêves et asseyez vous sur la réalité, laissez remonter la sève et, lui, le petit Espoir vous pousser.


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dimanche 23 septembre 2007

La boite à musique


Dans mes vides systématiques, il y a ma peine assommante en boite à musique aux douleurs démentes.

Elle a des aires oniriques aux relents andalous et mon cœur fatidique s’y change en fou. Toujours les mêmes accords, toujours la même chanson, une vieille ballerine sur ressort portant sous son bras ma passion.

Avec son tutu délavé, elle ranime mon berceau. Elle me saigne avec ces années qui me font défaut.

C’est toujours ton soleil, ta mer et ton sable brûlant. Les éblouissants réveils et les rires du couchant. Tes interminables veillées et les commissions aux enfants. Les jasmins de l’été et tes hivers inexistants.

Tu étais mon paradis, je n’ai jamais souhaité autre que toi et chaque jour, chaque nuit, je rêve de tes bras.

Dans ma poésie, j’ai mis ton désert et le silence de sa voix. Comme tout est folie, tout est chimère quand s’éveille mon émoi.

Je veux revoir ton eau brillante sous mes yeux émerveillés, après que les hirondelles bruyantes m’aient éveillée. Je veux admirer leur ballet dans le matin rosé et regretter encore une fois de ne pouvoir les accompagner.

Mais ainsi donc en a été jeté le sort. Toute ma vie je regretterai tes joies. Toute ma vie ton absence sera mon décor et se remontra à l’infini cette mécanique qui me broie, cette boite à musique qui chante mon Algérie d’autrefois.



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lundi 10 septembre 2007

Un très vieux poème, plein de souvenirs!!!



Douce pluie qui glisse,

De quel nuage viens-tu ?


Mon front d’enfant tu plisses,

Pourquoi te dévides-tu ?


Mes paupières glissent

Sur mes yeux éperdus.


Des larmes tapissent

Mes joues d’enfant perdu.


Pourquoi tant de supplices?

Pourquoi me tourmentes-tu ?


Toi tristesse qui s’immisce

En mon cœur mis à nu.


07/11/99.


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mercredi 5 septembre 2007




Les hirondelles sont parties aujourd’hui.

Elles s’étaient rassemblées sur les fils à midi ;

Puis,

Là bas au loin, ce n’était plus qu’un arc que je voyais.

L’horizon alors, jamais, ne m’avait paru aussi éloigné.


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lundi 3 septembre 2007

Ma ville



Sur cette terre retournée,

Gravissant les collines

Et s’arrachant du plancher ;

Ma ville opaline

Domine la mer médusée

Qui cherche, câline,

A caresser la belle cité.


Voici mon Alger,

Mon roman noir

A la blancheur immaculée.

Ma joie et mon désespoir

Ma tristesse et ma fierté.


Telle une reine décharnée

Dont le sourire édenté,

Reflète la gloire passée,

Alger vous accueille

En son sein, de tendresse, assoiffé.

Que tant d’écueils

Lui ont refusé.

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vendredi 24 août 2007

Existence

Le temps s'est tu

La lune s'est arrêtée

Le soleil a disparu

Dans tes yeux faits d'obscurité



Les uns criaient le remord

Les autres martelaient le regret

Et sur mon coeur plein à ras bord

Ricochaient les pierres de l'absurdité




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mardi 24 juillet 2007

Sirènes

Elle n’était pas bien grande

Brune jusqu’au bout des doigts

Et toute en faconde

Elle rayonnait de joie


Jasmin de méditerranée

Epanouie dans son monde

Elle rayonnait de beauté

Bien plus loin qu’à la ronde


Passe passe les heures

Qu’on cueille les fruits de la rosée

La voilà qui chante en chœur

Avec le garçon qui l’a emportée


De cette douce rapine

Est né un beau figuier

Tant de branches et deux ondines

Qui illuminent la jetée


Un camaïeu de bonheur

Ils vécurent pendant des étés

Ils semèrent des fleurs

Par de là leur nichée


Le grand manitou rageur

Est un grand jaloux

Il n’aime pas les fleurs

Il préfère les cailloux


Il lança ses gargouilles

Sur leur conte de fées

Il les transforma en grenouilles

Et leurs jasmins en galets


Poséidon entendant leur peine

En son royaume les abrita

Il les changea en sirènes

Et au milieu des coraux les logea


C’est au bout de la jetée

Que j’entendis par une nuit papier

Cette nostalgique mélopée

Une sirène chantait un figuier


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jeudi 12 juillet 2007

c'est pas moi, c'est l'autre

La poésie contemporaine ne chante plus... Elle rampe
Elle a cependant le privilège de la distinction...
Elle ne fréquente pas les mots mal famés... elle les ignore
On ne prend les mots qu'avec des gants : à "menstruel" on préfère "périodique", et l'on va répétant qu'il est des termes médicaux qui ne doivent pas sortir des laboratoires et du Codex.

Le snobisme scolaire qui consiste, en poésie, à n'employer que certains mots déterminés, à la priver de certains autres, qu'ils soient techniques, médicaux, populaires ou argotiques, me fait penser au prestige du rince-doigts et du baisemain.

Ce n'est pas le rince-doigts qui fait les mains propres ni le baisemain qui fait la tendresse.
Ce n'est pas le mot qui fait la poésie, mais la poésie qui illustre le mot.

Les écrivains qui ont recours à leurs doigts pour savoir s'ils ont leur compte de pieds, ne sont pas des poètes, ce sont des dactylographes.

Le poète d'aujourd'hui doit être d'une caste, d'un parti ou du Tout-Paris.
Le poète qui ne se soumet pas est un homme mutilé.

La poésie est une clameur. Elle doit être entendue comme la musique.
Toute poésie destinée à n'être que lue et enfermée dans sa typographie, n'est pas finie. Elle ne prend son sexe qu'avec la corde vocale, tout comme le violon prend le sien avec l'archet qui le touche.

L'embrigadement est un signe des temps.
De notre temps

Les hommes qui pensent en rond ont les idées courbes.
Les sociétés littéraires c'est encore la Société.
L
a pensée mise en commun est une pensée commune.

Mozart est mort seul,
Accompagné à la fosse commune par un chien et des fantômes.
Renoir avait les doigts crochus de rhumatismes.
Ravel avait dans la tête une tumeur qui lui suça d'un coup toute sa musique.
Beethoven était sourd.
Il fallut quêter pour enterrer Béla Bartok.
Rutebeuf avait faim.
Villon volait pour manger.
Tout le monde s'en fout...

L'Art n'est pas un bureau d'anthropométrie !

La Lumière ne se fait que sur les tombes...

Nous vivons une époque épique et nous n'avons plus rien d'épique
La musique se vend comme le savon à barbe.
Pour que le désespoir même se vende il ne reste qu'à en trouver la formule.
Tout est prêt :
Les capitaux
La publicité
La clientèle
Qui donc inventera le désespoir ?

Avec nos avions qui dament le pion au soleil,
Avec nos magnétophones qui se souviennent de "ces voix qui se sont tues",
Avec nos âmes en rade au milieu des rues,
Nous sommes au bord du vide,
Ficelés dans nos paquets de viande,
A regarder passer les révolutions

N'oubliez jamais que ce qu'il y a d'encombrant dans la Morale,
C'est que c'est toujours la Morale des autres.

Les plus beaux chants sont des chants de revendications
Le vers doit faire l'amour dans la tête des populations.

A L'ÉCOLE DE LA POÉSIE ON N'APPREND PAS
ON SE BAT !

" Préface" Léo FERRE

dimanche 8 juillet 2007

En train

La cravate bien nouée et le sourire satisfait, un homme était assis dans un train.

Il regardait la paume de sa main et admirait la ligne de sa vie. Il en observait chaque courbe et se plongeait dans chaque sillon.

Il scrutait ses lendemains et se rabibochait avec ses antans.

Puis son regard s'embua et sur la larme qui s'en échappait, je vis le reflet d'un enfant qui riait.


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Feu toi

Un poème pour tous ceux que j'aurais aimé connaître plus et ceux que j'aurais pu connaître mais que je ne rencontrerai jamais.
Surtout, une pensée pour ma grande tante qui vient de perdre un autre enfant et surtout à l'épouse et aux enfants de cet enfant.
Voici, un poème souvenir.


Depuis que tu nous a quitté ;

Le prince soleil s’est voilé.

Ses charmes, même à l’été,

Il a refusé de dévoiler.


La lune refuse de se lever

Et le vent triste, sa plainte lancée,

Fait pleurer le ciel. Ah ! si je pouvais

Faire taire la nature blessée.


Mais mon cœur est brisé,

Comment le rassembler ;

Moi, qui n’ai pu baiser

Tes joues au teint hâlé.


2 avril 2003


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lundi 2 juillet 2007

terger eL

Je suis une coupe amère que la vie porte à vos lèvres.


Je transforme l’été en hiver et le vin en vinaigre.

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mardi 26 juin 2007

Le bouclier

Je me souviens

De vos rires

Ô mes amis

Où êtes vous


Dans mon coeur

Il y a des soupirs

Que je pousse

Si loin de vous


Il me revient

Des sourires

Comme mes ennemis

Avaient peur de vous


A toute heure

C’est bien le pire

Ames douces

Etiez aux rendez vous


Qui a fait taire tous ces rires

Et transformer en prières

Nos buts et nos désirs

Et fait fleurir nos cimetières


Le ressac de la mer

Et les repas en famille

Tout ce qui fait mes hiers

Oui c’est là mon paradis


Turpitudes nostalgiques

Et autres imbécillités

Que le cœur est dysentérique

Quand il se prend à regretter


Et vous larmes endémiques

A quoi pourriez vous m’aider

Ce n’est pas votre air famélique

Qui fera pousser mon verger


Oui c’est la même rengaine

Je ne peux m’en empêcher

C’est toujours la même peine

Celle que draine mon passé


Mais Fatalité est reine

Il nous faut la détrôner

Alors prenons notre rengaine

Comme on prend un bouclier



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samedi 23 juin 2007

La vie, un enfant

La vie est comme un enfant.
..............Quand vous n'arrivez pas à l'attraper;
;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;elle vous tire la langue et se met à grimacer.

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mardi 19 juin 2007


Le bonheur, c'est croiser ton regard et y apparaître.

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La solitude, c'est se regarder dans un miroir et ne pas s'y reconaître.

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dimanche 17 juin 2007

Jeux de Dame



La vie est une bien étrange dame

Qui n’en fait qu’à sa guise

Si l’Homme ne saisi pas sa trame,

En destin, elle se déguise


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dimanche 10 juin 2007

Curriculum Vitæ



Dans le CV d’un poète,

Il y’a beaucoup de couleur,

Enormément de peut-être

Mais à chaque vers du bonheur.



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Image

J’ai gravé une image

Au fond de mon crâne rouillé

J’ai beau tourné des pages

En filigrane, elle reste gravée


Quand la nuit fait naufrage

Dans un ciel consumé

Je deviens son otage

Et elle, ma bouée

Ensemble, l’on voyage

En d’étranges contrées

Et en escale sur un nuage

On croise Irma la bonne fée


Puis elle redevient mirage

Quand le jour se délaie

Et seule je reprends ma nage

Dans une mer démontée


J’aurais aimé rester cette image

De jolie petite fille aisée

Mon seul souci : être sage

Ma vie : croisière en été


Mais un violent orage

A déchiqueté mon été

Il n’a laissé que cette image

Et son sourire pour m'arrimer



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vendredi 8 juin 2007

La Genèse selon Mimi

Le monde a éternué

Et les étoiles sont apparues

La lune est venue regarder

Et le soleil l’a retenue



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jeudi 7 juin 2007

Des mots en l'air

Un poète, en l'air, lance des mots
Une fois ses mots retombés
Sur les couleurs de leurs échos
Son poème s'est dessiné

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samedi 2 juin 2007

Bonne fête maman

Puisque c'est la fête des mères, je mets ici, à côté des roses du jardin de ma mère, un poème écrit, il y'a cinq ans, pour son anniversaire. Un clin d'oeil car à l'époque, nous n'avions pas de jardin!!


Joyeux anniversaire maman.


J’ai entendu Lili de Perret

Alors, j’ai pleuré

Désabusée que j’étais

De notre exil forcé

Ton anniversaire qui approchait

Et moi qui n’avait


En guise de présent

Que le poème de nos lésions


Même refrain chaque année

Disque rayé

D’une chanson trop écoutée

On pense spontané

Mais notre réalité

Rime avec utilité


Alors en guise de présent

Voici le poème de nos lésions


J’aimerais t’amener

Des roses par milliers

Tes envies refoulées

Nos voyages imaginés

Et tes rêves amassés

Mais je ne t’offrirai


En guise de présent

Que le poème de nos lésions


Car nul ne peut marchander

Ces vers griffonnés

Ton sourire est leur monnaie

Ton cœur est leur marché

Car un cadeau c’est spontané

Inspiré par Perret


En guise de présent

Voici le poème de nos lésions


C’est Douleur qui me l’a porté

Et les larmes m’ont donné

L’encre pour l’ arrimer

Au porteur de mes regrets

De ne pouvoir t’apporter

Comme je l’aurais aimé


En guise de présent

Autre chose que le poème de nos lésions.


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dimanche 27 mai 2007

Saturday night fever

Près de Nanterre, hier,

Je vis des cars de CRS arriver

Des robocops débarquèrent

Et des flics normaux accouraient


Au bout de la scène,

Je pensais trouver

Un gang à l’américaine

Méchamment armé


Un troupeau de gaillards

Avec des couteaux aiguisés

Terminator version loubard

Venu tout dégommer












Mais au lieu de ça, je n’ai vu que :

Quatre mains nues sur des têtes posées, des regards virevoltants dans des yeux écarquillés. «Quel cauchemar ? », lisait on sur leurs figures basanées. « Que s’est il passé ?» l’un devait se dire, « Qu’allons nous devenir ?», l’autre aurait répliqué !

Ils ont dû sûrement penser à leurs mères et s’écrier : « Maman ! ». Dans leurs têtes, il y avait dieu, l’enfer et dans le désordre, quelques prières..

J’ai continué vers une fête d’anniversaire, quelque peu choquée et très effrayée, en me disant que nous tous arabes, berbères, noirs, schtroumfs, snorkis et autres socialement colorés allons passés bien des moments de galère ; que nous aurons à nous en aller chercher refuge sur une terre qui veuille bien nous abriter car les obscurantismes ont envahit notre univers et que le véritable étranger n’était pas celui qui avait la mauvaise couleur mais celui qui avait le mauvais porte monnaie.

Car en cette heure où nous les basanés nous faisons gratuitement insultés ou malmenés malgré nos impôts payés; L’ex-Président de la République Française, chez un arabe, est gratuitement logé.


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mercredi 23 mai 2007

Petites poésies

ennuie

me poursuit

dans la nuit

une étoile luit

je la suis

jusqu’au puit !

…..

en lui

je m’enfuis…







tristesse

me caresse

et me perce

mes veines se blessent

….

mon petit cœur s’affaisse


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samedi 28 avril 2007

De curieux moutons

Ils courent les uns après les autres,

Les moutons volants,

Et doucement, ils se vautrent

Dans le ciel grisonnant.


Ils noircissent les uns après les autres,

Et le vent les y aidant,

Ils se blottissent les uns contre les autres

Et deviennent larmoyants.


Soudain, ils crachent du feu

Et poussent des rugissements

Et moi, en enfant peureux,

Je les admire, frissonnant.


Moi, qui les croyais candides,

Eux, d’habitude si blancs,

Sages comme menés par un guide

Au travers du firmament.


Moi, qui les croyais placides

Quand ils étaient filaments

Rosés et translucides

Pour un soleil évanescent.



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vendredi 27 avril 2007

Deux mots à dire…


Les mots, les mots

Toujours les maux

De rêve en nuit

De jour en peine

Cette larme qui luit

Et me ramène


Ces mots, ces mots

Toujours ces maux

De fausses notes

Sur les journaux

De lourdes menottes

Pour des moineaux


Donnez moi des ailes

Pour m’en aller

Je suis rebelle

Aux mondes étriqués


Pourquoi humaine

Et pas oiseau

Le monde est haine

Je suis un moineau


Traverser les plaines

De très haut

Rien qu’une semaine

Ce serait si beau


Etre hirondelle

Et m’en aller

Vers toi ma belle

Ma douce cité


Je m’arracherais les veines

Si je pouvais

Pour enlever ma peine

Et éviter


Les mots, les mots

Toujours les maux

De rêve en nuit

De jour en peine

Cette larme qui luit

Et me ramène


Ces mots, ces mots

Toujours ces maux

De fausses notes

Sur les journaux

De lourdes menottes

Pour des moineaux


Etre hirondelle

Et crever

En toi ma cruelle

Maudite Alger.


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Pelote


Les jours se font et se défont comme une pelote emmêlée.

Le monde se consume comme des braises et nous pauvres cons restons à le regarder.

L’âge passe et grandit ; et la sève ne fait que remonter avec un arrière goût de vomi.

Les galères passent et changent de gueule et le souvenir pâlit.

Toujours les mêmes poèmes à coucher.

Toujours les mêmes rêves à réaliser, un peu plus amers mais toujours gais.

La vie est une salope qui drague sans se donner !



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jeudi 26 avril 2007

Méditerranéenne

Puisque le monde est un leurre

Pourquoi y être venue

Sur les sables de l’honneur

Ci-gît ma déconvenue


Passe passe les années

L’illusion est toujours la même

On a beau refusé de pleurer

C’est la même plaie qui saigne


En votre langue je m’exprime

C’est ici que je fais ma vie

J’ai une jolie carte en prime

Mais elle ne serait qu’un habit


Alors je retourne là bas

Où je suis venue à la vie

On me sourit tout bas

En me disant que tout est fini


Quand je leur étais retournée

J’ai crut fêter des retrouvailles

Mais au lieu des noces escomptées

On rejouait les funérailles


Alors dites moi bande de nigauds

Où donc est ma véritable terre

Puisque entre vos deux cachots

Je ne peux voir que la mer


Puisque, je ne serai jamais d’ici

Et plus jamais de là bas

Je façonnerai un pays

Un qui est fait juste pour moi


Ce sera une jolie petite île

Au milieu de la méditerranée

Pour ceux qui habitent l’exil

Et crachent sur Nationalité


Et au premier qui me parlera

D’origines et d’intégration,

J’exhiberai avec éclat

Un vrai majeur en extension.



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Automne



Il y a des jours où le plus doux des mets a l’amertume de l’automne des tristes années.


L’été évanescent ne nous laisse que l’espoir de le retrouver et des oripeaux de souvenirs pour s’accrocher.


La vigne vierge rougit à la venue du vent conquérant tandis que les feuilles agonisantes échevellent un arbre vieillissant.


L’air humecté, mouillant l’œil, nous ramène les premières pluies et nous rappelle les sombres nuits.


Un simulacre d’été s’en est allé !


Et mon cœur leurré ne retrouve que les vers pour le consoler.


La froidure arrive rampante et décidée à nous enfermer dans une longue nuit répétée, entrecoupée d’un jour pâle au soleil timoré ; nous rappelant que, jadis, sous un soleil flamboyant, la vie chantait.


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dimanche 22 avril 2007

Le baptême de la rosée

Par une nuit d’orage

Des fleurs en trombe tombaient


Accrochée à ce mirage

J’ai oublié de m’éveiller


Je retournais à l’âge

Du baptême de la rosée

Captivée par cette image

J’ai oublié de respirer

Couchée dans mon sarcophage

Je me suis enfin changée

En cette fleur de nuage

Celle de mes tendres années

Par une nuit d’orage

Je m’étais envolée

Si vous étiez dans mon sillage

Sachez que je vous aimais

Mais ne pouvais vivre qu’à l’âge

Du baptême de la rosée


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Le suicide de la lune

Face à la lune géante

Versant des larmes argentées,

J’ai compris qu’elle était vivante

Et faisait mine d’être figée.


Elle, d’habitude si souriante

Dans son cadre galbé,

Poussait une plainte lancinante

Dans un ciel pétrifié.


Les étoiles, d’abord indifférentes

A la douleur de l’astre éploré,

Se sont mises, touchantes,

A chanter pour le consoler.


Mais une peine effrayante

Tenaillait la lune esseulée,

Les violettes somnolentes

Sont montées pour la voiler.


Quand, par une ouverture béante,

L’âme de la lune s’est dissipée,

Un millier d’étoiles filantes,

Dans le firmament, se sont échappées.


Les journées suivantes,

Travaillant sans gaîté,

Par la perte de son amante

Le soleil semble bien affligé.


Pourtant, elle reste vivante

Mais en scrutant la suicidée,

Ce ne sont que tâches grisonnantes;

Restes de son visage passé.


Dans une espérance délirante,

Les étoiles m’ont confié,

Que le soleil la garde brillante

Dans l’espoir de la ressusciter.


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Pour Toi

Pour tous ces moments de bonheurs mis bout à bout.

Pour tous ces instants où ton seul souvenir me fait sourire.

Pour tous ces instants fugaces aussi éphémères que joyeux.

Pour tous ces rien du tout de la vie qu’on oublie de célébrer et de dire.

Pour tous ces souvenirs qui ne font que pâlir ne laissant qu’un petit coin de sourire.

Pour tous ces papillons de la vie qui ne font que passer.

Pour tout ces papillons de la vie plus ou moins oubliés.

Pour tous ces papillons de la vie qui ne cessent de nous émerveiller.

Voilà un autre rien du tout !!


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samedi 21 avril 2007

Au fil des jours, au fil du temps, le monde se dessine sans poème et sans chanson. L’enfance doux requiem du bonheur est un avant goût du paradis. Heureux celui qui n’a pas dépassé cette heure et continue à s’y prélasser sous les hospices du seigneur.

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