samedi 28 avril 2007

De curieux moutons

Ils courent les uns après les autres,

Les moutons volants,

Et doucement, ils se vautrent

Dans le ciel grisonnant.


Ils noircissent les uns après les autres,

Et le vent les y aidant,

Ils se blottissent les uns contre les autres

Et deviennent larmoyants.


Soudain, ils crachent du feu

Et poussent des rugissements

Et moi, en enfant peureux,

Je les admire, frissonnant.


Moi, qui les croyais candides,

Eux, d’habitude si blancs,

Sages comme menés par un guide

Au travers du firmament.


Moi, qui les croyais placides

Quand ils étaient filaments

Rosés et translucides

Pour un soleil évanescent.



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vendredi 27 avril 2007

Deux mots à dire…


Les mots, les mots

Toujours les maux

De rêve en nuit

De jour en peine

Cette larme qui luit

Et me ramène


Ces mots, ces mots

Toujours ces maux

De fausses notes

Sur les journaux

De lourdes menottes

Pour des moineaux


Donnez moi des ailes

Pour m’en aller

Je suis rebelle

Aux mondes étriqués


Pourquoi humaine

Et pas oiseau

Le monde est haine

Je suis un moineau


Traverser les plaines

De très haut

Rien qu’une semaine

Ce serait si beau


Etre hirondelle

Et m’en aller

Vers toi ma belle

Ma douce cité


Je m’arracherais les veines

Si je pouvais

Pour enlever ma peine

Et éviter


Les mots, les mots

Toujours les maux

De rêve en nuit

De jour en peine

Cette larme qui luit

Et me ramène


Ces mots, ces mots

Toujours ces maux

De fausses notes

Sur les journaux

De lourdes menottes

Pour des moineaux


Etre hirondelle

Et crever

En toi ma cruelle

Maudite Alger.


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Pelote


Les jours se font et se défont comme une pelote emmêlée.

Le monde se consume comme des braises et nous pauvres cons restons à le regarder.

L’âge passe et grandit ; et la sève ne fait que remonter avec un arrière goût de vomi.

Les galères passent et changent de gueule et le souvenir pâlit.

Toujours les mêmes poèmes à coucher.

Toujours les mêmes rêves à réaliser, un peu plus amers mais toujours gais.

La vie est une salope qui drague sans se donner !



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jeudi 26 avril 2007

Méditerranéenne

Puisque le monde est un leurre

Pourquoi y être venue

Sur les sables de l’honneur

Ci-gît ma déconvenue


Passe passe les années

L’illusion est toujours la même

On a beau refusé de pleurer

C’est la même plaie qui saigne


En votre langue je m’exprime

C’est ici que je fais ma vie

J’ai une jolie carte en prime

Mais elle ne serait qu’un habit


Alors je retourne là bas

Où je suis venue à la vie

On me sourit tout bas

En me disant que tout est fini


Quand je leur étais retournée

J’ai crut fêter des retrouvailles

Mais au lieu des noces escomptées

On rejouait les funérailles


Alors dites moi bande de nigauds

Où donc est ma véritable terre

Puisque entre vos deux cachots

Je ne peux voir que la mer


Puisque, je ne serai jamais d’ici

Et plus jamais de là bas

Je façonnerai un pays

Un qui est fait juste pour moi


Ce sera une jolie petite île

Au milieu de la méditerranée

Pour ceux qui habitent l’exil

Et crachent sur Nationalité


Et au premier qui me parlera

D’origines et d’intégration,

J’exhiberai avec éclat

Un vrai majeur en extension.



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Automne



Il y a des jours où le plus doux des mets a l’amertume de l’automne des tristes années.


L’été évanescent ne nous laisse que l’espoir de le retrouver et des oripeaux de souvenirs pour s’accrocher.


La vigne vierge rougit à la venue du vent conquérant tandis que les feuilles agonisantes échevellent un arbre vieillissant.


L’air humecté, mouillant l’œil, nous ramène les premières pluies et nous rappelle les sombres nuits.


Un simulacre d’été s’en est allé !


Et mon cœur leurré ne retrouve que les vers pour le consoler.


La froidure arrive rampante et décidée à nous enfermer dans une longue nuit répétée, entrecoupée d’un jour pâle au soleil timoré ; nous rappelant que, jadis, sous un soleil flamboyant, la vie chantait.


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dimanche 22 avril 2007

Le baptême de la rosée

Par une nuit d’orage

Des fleurs en trombe tombaient


Accrochée à ce mirage

J’ai oublié de m’éveiller


Je retournais à l’âge

Du baptême de la rosée

Captivée par cette image

J’ai oublié de respirer

Couchée dans mon sarcophage

Je me suis enfin changée

En cette fleur de nuage

Celle de mes tendres années

Par une nuit d’orage

Je m’étais envolée

Si vous étiez dans mon sillage

Sachez que je vous aimais

Mais ne pouvais vivre qu’à l’âge

Du baptême de la rosée


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Le suicide de la lune

Face à la lune géante

Versant des larmes argentées,

J’ai compris qu’elle était vivante

Et faisait mine d’être figée.


Elle, d’habitude si souriante

Dans son cadre galbé,

Poussait une plainte lancinante

Dans un ciel pétrifié.


Les étoiles, d’abord indifférentes

A la douleur de l’astre éploré,

Se sont mises, touchantes,

A chanter pour le consoler.


Mais une peine effrayante

Tenaillait la lune esseulée,

Les violettes somnolentes

Sont montées pour la voiler.


Quand, par une ouverture béante,

L’âme de la lune s’est dissipée,

Un millier d’étoiles filantes,

Dans le firmament, se sont échappées.


Les journées suivantes,

Travaillant sans gaîté,

Par la perte de son amante

Le soleil semble bien affligé.


Pourtant, elle reste vivante

Mais en scrutant la suicidée,

Ce ne sont que tâches grisonnantes;

Restes de son visage passé.


Dans une espérance délirante,

Les étoiles m’ont confié,

Que le soleil la garde brillante

Dans l’espoir de la ressusciter.


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Pour Toi

Pour tous ces moments de bonheurs mis bout à bout.

Pour tous ces instants où ton seul souvenir me fait sourire.

Pour tous ces instants fugaces aussi éphémères que joyeux.

Pour tous ces rien du tout de la vie qu’on oublie de célébrer et de dire.

Pour tous ces souvenirs qui ne font que pâlir ne laissant qu’un petit coin de sourire.

Pour tous ces papillons de la vie qui ne font que passer.

Pour tout ces papillons de la vie plus ou moins oubliés.

Pour tous ces papillons de la vie qui ne cessent de nous émerveiller.

Voilà un autre rien du tout !!


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samedi 21 avril 2007

Au fil des jours, au fil du temps, le monde se dessine sans poème et sans chanson. L’enfance doux requiem du bonheur est un avant goût du paradis. Heureux celui qui n’a pas dépassé cette heure et continue à s’y prélasser sous les hospices du seigneur.

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