lundi 17 novembre 2008

Le suicide de la lune



Face à la lune géante

Versant des larmes argentées,

J’ai compris qu’elle était vivante

Et faisait mine d’être figée.


Elle, d’habitude si souriante

Dans son cadre galbé,

Poussait une plainte lancinante

Dans un ciel pétrifié.


Les étoiles, d’abord indifférentes

A la douleur de l’astre éploré,

Se sont mises, touchantes,

A chanter pour le consoler.


Mais une peine effrayante

Tenaillait la lune esseulée,

Les violettes somnolentes

Sont montées pour la voiler.


Quand, par une ouverture béante,

L’âme de la lune s’est dissipée,

Un millier d’étoiles filantes,

Dans le firmament, se sont échappées.


Les journées suivantes,

Travaillant sans gaîté,

Par la perte de son amante

Le soleil semble bien affligé.


Pourtant, elle reste vivante

Mais en scrutant la suicidée,

Ce ne sont que tâches grisonnantes;

Restes de son visage passé.


Dans une espérance délirante,

Les étoiles m’ont confié,

Que le soleil la garde brillante

Dans l’espoir de la ressusciter.

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