Un matin, une lumière ;
Un sourire et quelques pas ;
Un voile fin, trois grains de poussière
Un soupir et tant de bleu en bas.
Croquis d’un rêve,
rêve éveillé ;
douce et jolie grève
d’un monde fatigué…
Des mots plein la bouche...
Versant des larmes argentées,
J’ai compris qu’elle était vivante
Et faisait mine d’être figée.
Elle, d’habitude si souriante
Dans son cadre galbé,
Poussait une plainte lancinante
Dans un ciel pétrifié.
Les étoiles, d’abord indifférentes
A la douleur de l’astre éploré,
Se sont mises, touchantes,
A chanter pour le consoler.
Mais une peine effrayante
Tenaillait la lune esseulée,
Les violettes somnolentes
Sont montées pour la voiler.
Quand, par une ouverture béante,
L’âme de la lune s’est dissipée,
Un millier d’étoiles filantes,
Dans le firmament, se sont échappées.
Les journées suivantes,
Travaillant sans gaîté,
Par la perte de son amante
Le soleil semble bien affligé.
Pourtant, elle reste vivante
Mais en scrutant la suicidée,
Ce ne sont que tâches grisonnantes;
Restes de son visage passé.
Dans une espérance délirante,
Les étoiles m’ont confié,
Que le soleil la garde brillante
Dans l’espoir de la ressusciter.
Trottoirs défoncés
Et linge aux balcons ;
Sourires échangés,
Chaleurs en toute saison ;
Une cascade de blancs
Et des éclats de bleus ;
La mer y fait semblant
De s’échapper des cieux.
Cache-cache éternel,
Paradis enseveli ;
Au détour des ruelles,
Le souvenir nous défie.
Bien mort est le passé ;
Silencieux est l’avenir.
Il ne reste qu’à prier
Les saints du devenir.
Des lèvres accrochées
A des bouches pâteuses ;
En eux la médiocrité est,
Il me semble, boueuse.
Pourtant, un mot lancé ;
Eclats de rires dans la rue.
Tout le monde s’y connaît ;
Oui, même les inconnus.
Poème incomplet,
Mots à demi-couverts ;
Ma ville a la beauté
De l’amande amère.